Patrick St Eloi

 

Ce soir du 18 septembre, ma jeunesse a pris une nouvelle ride. Une de ces entailles qui ferment petit à  petit les portes insouciantes du passé. Mais dans ma tristesse il y a aussi de la reconnaissance. Car grâce à toi Patrick ’enfant surdoué de karukera j’ai eu la chance de vivre les années Kassav qui furent aussi les années Saint Eloi. Certes ton souffle s’est éteint mais ta marque restera gravée dans le socle brûlant des musiques noires. Les chaînes qui amenèrent jadis tes ancêtres sur les rivages des Antilles ont volé en éclat grâce à ces baladins frondeurs auxquels tu appartenait. Dignes enfants de Maryse condé Aimé Césaire, Toussaint Louverture et tant d’autres avec tes compères de Kassav vous avez fait danser le monde au rythme de chansons inoubliables. Puisse aujourd’hui les jeunes zoukeurs avoir la mémoire musicale assez longue pour remonter trente ans de succès.Tu viens d’entrer dans une incomparable piste aux étoiles où les diamants d’ébène sont légion. Salue pour nous Edith Lefel, Gilles Floro, Paul Rosine et tous ceux qui continue à nous donner le la, par dela la nuit pour que notre vie reste musiqsue.Avec toutes les émotions que tu as su leur donner, mes jeunes années commencent à s’enfoncer dans les allées de la nostalgie. Alors mon cher Patrick chante encore et toujours pour que je n’arrête pas de rêver comme ces milliers de fans de France d’Afrique et d’ailleurs. De là où tu regardes désormais le monde tourner j’espère que tu vois ce cortège de corps qui chaloupent amoureusement sur ta voix magnifiquement créole pour un hommage sans fin. Ti moun que la route quelle qu’elle soit te soit douce et que la terre de ta Guadeloupe natale t’accueille avec  toute l’affection due  à l’enfant qui revient se reposer le soir venu dans la maison familiale.

 

Remy Nelson

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